Ya traduciremos este articulo al castellano acerca de un taller del huerto escolar del colegio les Rotes que participo en la Semana sin Pesticida organizada en todo el mundo por una asociación ecológica francesa. La galería de fotos se encuentra al final del articulo en francés. Las fotos han sido publicadas con la autorización de los responsables docentes.
http://www.semaine-sans-pesticides.com/uk/fiche-evenement.php?id=1066
Cela fait 6 ans que j’anime le jardin des enfants de l’école Les Rotes d’Altea (Alicante-Espagne) et que, à travers les soins à la terre et aux plantes j’essaye de communiquer au enfants le respect au vivant. Durant toute l’année scolaire nous nous réunissons une fois par semaine devant notre petit jardin et ce rendez vous festif n’est rien d’autre qu’excuse pour parler de la pluie et du respect de l’eau, de la terre et du respect de tous les organismes vivants qui vivent dedans, des soins aux graines et aux plantes qui s’y développeront. Les enfants sont naturellement attirés par le jardinage. Ils y apprennent les sciences dela Vie sans y prendre garde. Toujours de bonne humeur je dois souvent freiner leur ardeur. On pourrait les laisser les mains dans la terre à semer des graines sans qu’ils se lassent. Mais je ne suis pas là pour vanter les qualités d’un jardin scolaire mais pour parler de deux activités que nous y développons souvent, pas seulement dans le cadre dela Semainecontre les pesticides. Je veux parler de la lombriculture et du soin aux plantes par les extraits naturels d’autres plantes.

Ce mercredi 23 mars nous avons compté les lombrics de notre terrarium que nous nourrissons depuis plus d’un an. Nous avons renversé son contenu et tous autour de la table les enfants ont cherché avec douceur les lombrics qui s’agitaient dans la terre. Nous en avons compté 108. Il y a donc presque trois fois plus de lombrics que l’an dernier. Vu leur toute petite maison c’est un succès. J’ai expliqué aux enfants que les lombrics étaient capables de ne pas faire croître leur population si leurs conditions de vie ne le leur permettaient pas. Et c’est pour cette raison que nous n’en avons laissé qu’un petit nombre dans le terrarium et que j’ai emmené les autres dans une autre maison plus vaste jusqu’à ce que nous leur construisions bientôt une plus grande dans le jardin scolaire. Tous réunis à fouiller la terre des lombrics a été l’occasion de reparler de l’importance de ceux-ci. Du nettoyage des débris végétaux en passant par leur digestion et transformation en apport extrêmement nutritif pour les plantes et les arbres et donc pour la qualité de notre alimentation, nous sommes passés à l’importance de ces petites bêtes dans la lutte contre les inondations car si les lombrics ne sont pas tué par l’utilisation des pesticides et autres herbicides, ils continuent de creuser des milliards de kilomètres de galerie dans les terre d’Alicante et lorsque les pluies violentes du type Cévenol se déclenchent en automne elles peuvent s’écouler facilement à travers elles vers la nappe phréatique. Ces enfants dont l’âge est de 6 à 8 ans comprennent le message. Après être passé deux ans par le jardin scolaire, leur comportement est différent. Ils savent bientôt qu’un jardin sain est un jardin grouillant de vie, d’insecte et de lombrics en passent par les oiseaux, les abeilles, les papillons et toute cette flore et cette faune microscopique que leurs jeunes yeux ne voient pas mais qui est pourtant bien présente.

Aux yeux de n’importe qu’el jardinier, notre jardin scolaire est une vraie friche. Toutes les plantes y poussent même celle qui n’ont pas été invité. Chaque année de nouvelles fleurs apparaissent. Ce jardin fait une 50 de mètre carrés. Chaque année nous gagnons quelques mètres carrés sur la cour de récré constituée d’une couche de sable de carrière et sous celle-ci de gravats. Mais, après une grosse pluie, j’arrive tout de même à faire pénétrer les dents d’un puissante fraise de motoculteur et briser la croûte aussi dure que du ciment. C’est ainsi qu’en 6 ans j’ai multiplié par deux la superficie du terrain agricole. Chaque année avec les petits élèves, nous retirons les grosses pierres et criblons cette nouvelle bande de terrain avant d’y ajouter des sacs et des sacs de compost et de fumier. C’est ainsi que nous avons récupéré cette année un ancien bac à sable de maternelle où les enfants de 3 et 4 ans ont semé du blé afin de connaître tout le processus de fabrication du pain et des gâteaux en passant par les semailles, l’arrosage, les soins, la récolte, la séparation du grain et sa transformation en farine. Mais notre jardin gagné sur le gravât accueille donc des graines de toute sorte que nous laissons pousser. Notre jardin devient permaculture. Nous n’arrachons les plantes qu’au fur et à mesure de nos besoins en espace pour planter ou semer autre chose. C’est ainsi que nous avons vu au printemps d’Alicante, vers février pousser énormément de « Pique Canard ». c’est ainsi que nos élèves appellent naturellement l’ortie. Avant que celle-ci ne soit en fleur, un groupe met des gants et cueille tout ce qu’il peut. Il s’agit de la petite ortie ( Urtica urens) qui ne nous sert pas pour faire notre extrait mais dans mon jardin personnel j’ai de la grande ortie (Urtica díoica) avec laquelle nous jouons (puisque ce jardin scolaire est un apprentissage de la vie par le jeu) à faire de l’extrait d’ortie en suivant la méthode très simple expliquée dans le livre Plante au secours de plantes. Jouer avec les orties est toujours extrême gratifiant car il faut avoir le courage d’affronter l’Inconnu. Quelle est donc cette mystérieuse plante capable de faire pousser d’étranges pustules sur les poignets dont je fouette avec une tige les plus vaillants ? rares sont ceux qui se prêtent au jeu avant de l’avoir commencé, rares sont ceux qui ne s’y sont pas prêté une fois celui-ci terminé. Fabriquer un extrait d’ortie est l’occasion rêvée de parler de beaucoup de choses avec les petits. Même s’il faut en parler en caricaturant un peu car ce n’est pas si facile de tout assimiler, même pour les adultes, surtout pour les adultes. En ce XXI ème siècle bien commencé parler de plantes qui soignent alors que les seuls médicaments que ces enfants connaissent sont emballés dans des gélules, dans des pastilles, dans des seringues, c’est comme sauter un siècle en arrière…ça devient même subversif par les temps qui courent…mais on arrive à faire passer le message, à parler de flore microbienne, de fonction chlorophyllienne, d’activateur de compost et des fourmis (acide formique de l’ortie) qui sont sortis de leur maison et que nous avons vu vaquer à leurs affaire dans notre carré de terre…Je leur explique que l’utilisation de l’extrait d’ortie renforce les défenses des plantes contre les maladies. Tout cela en termes très simples, comme de légers coups de pinceaux, des graines minuscules semées à tout vent sur ces jeunes personnes. Et puis nous avons recyclé un emballage, filtré le liquide (j’en avais préparé un autre la veille qui avait eu le temps de macérer) et les mômes ont aspergé les plantes.

Je me suis souvent demandé si le jardin scolaire et si les notions d’écologie et de jardinage que j’essaye de transmettre servaient à quelque chose. Il semblerait que si d’après les professeurs du centre scolaire. Que ces moments d’apprentissage ludiques soient donc encore nombreux afin de faire comprendre à tous que l’usage des pesticides est inutile.

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